Grille-mémoire

Dans l'exercice Grille-mémoire, votre travail consiste à faire correspondre des cartes représentant des syllabes. En effectuant l’exercice, vous vous demanderez peut-être pourquoi nos scientifiques n'ont choisi d'inclure que certaines syllabes dans cet exercice et pourquoi ces syllabes ont un son un peu inhabituel.

C'est que dans l'exercice Grille-mémoire, nous ne cherchons pas seulement à améliorer votre mémoire en stimulant votre cerveau pour qu’il puisse identifier de plus en plus de syllabes. Nous cherchons également à développer votre mémoire en améliorant votre traitement auditif.

Le traitement auditif constitue l'une des parties les plus importantes du processus de construction des blocs de mémoire. Ce n'est que lorsque vous captez des informations avec une parfaite clarté que vous pouvez les emmagasiner correctement dans votre cerveau et que vous pouvez par la suite les rappeler avec clarté.

Mais certains d'entre nous avons du mal à capter avec une telle clarté ce que nous entendons, même si nous n'en avons pas conscience. Notre cerveau peut avoir du mal à séparer les événements auditifs individuels, de sorte que ces événements peuvent interférer entre eux. Utilisons le mot « bal » comme exemple. Si le cerveau ne parvient pas à séparer les sons individuels /b/, /a/ et /l/, ces sons se chevaucheront, ce qui affectera la façon dont le cerveau stockera ce mot.

L'exercice Grille-mémoire améliore votre traitement auditif en aidant votre cerveau à développer sa capacité à séparer les événements auditifs individuels. À mesure que votre cerveau améliore cette compétence, il parviendra de mieux en mieux à percevoir et à transmettre les sons avec précision, à les interpréter et à les enregistrer adéquatement. Utilisons de nouveau le mot « bal » comme exemple. Lorsque les neurones du cerveau transmettent avec précision les sons /b/, /a/ et /l/ au cortex auditif, les neurones peuvent s'assembler et représenter le mot « bal » avec précision. À partir de là, le mot peut se déplacer vers le reste du cortex sensoriel jusqu'au cortex associatif, où le sens est assigné à la parole en fonction de l'expérience antérieure de la personne, le cerveau parvenant ainsi à se souvenir de ce qu'est un « bal » et à l’associer à diverses expériences. Plus les sons du mot « bal » sont reçus et transmis avec précision dès le départ, plus facilement le cerveau pourra l'enregistrer et le relier à d'autres expériences. Une représentation claire et précise du mot mis en mémoire permettra de fournir plus facilement les informations concernant ce bal lorsque le cerveau voudra y accéder. En d'autres termes, le cerveau sera mieux en mesure de se souvenir du bal.

Memory Grid: ScreenshotPour améliorer la capacité de séparer les événements auditifs, ces exercices de mémoire font appel à des syllabes qui correspondent à des combinaisons de sons communs du français. Ils sont tirés d'extraits de parole naturelle, que nos scientifiques ont soigneusement traités afin de permettre au cerveau d'utiliser le plus efficacement possible les mécanismes de traitement du cerveau visés dans cet exercice. Voici comment :

  1. Les composants de la parole qui sont plus difficiles à capter pour le cerveau (notamment les événements auditifs courts qui changent rapidement, comme les consonnes) sont exagérés et séparés.
  2. Les sons forts et longs (principalement les voyelles) sont affaiblis pour les empêcher de « masquer » (ou de modifier) les consonnes brèves.

Memory Grid: Screenshot

Par la pratique répétée d'exercices destinés à mettre en œuvre le mécanisme de traitement approprié, le cerveau peut améliorer sa capacité à séparer les événements auditifs de la parole.

 

Deux notes ajoutées sur la parole transformée dans ces exercices :

  1. Dans cet exercice, la parole traitée provient de la parole naturelle plutôt que de paroles synthétisées, puisque cela nous a permis de varier davantage l'exercice. En fournissant différents types de langage parlé (voix masculines et féminines, accents et débits différents, etc.), nous permettons au cerveau de s'exercer à généraliser la parole de façon à ce qu'il puisse identifier un mot indépendamment de la personne qui l'a dit.
  2. Une idée largement répandue veut que le traitement de la parole vise à rendre la parole plus facile à comprendre. Ce n'est pas le cas. Les gens peuvent même trouver la parole traitée plus difficile à comprendre que la parole normale. L'objectif de traiter la parole est de cibler la cochlée et le cortex auditif et de « renormaliser » les neurones qui s'y trouvent en apprenant de nouveau à séparer les événements auditifs.